À propos
Bernard Yslaire naît en 1957 à Bruxelles. Auteur-illustrateur de bande dessinée et artiste numérique de la première heure, il aime à se réinventer pour chaque projet, allant jusqu'à changer de style et de signature (Hislaire, iSlaire, Yslaire, Sylaire...). Au travers de ses métamorphoses, une œuvre se dessine : celle d'un auteur sensible et féministe, passionné de narration graphique et maître du romantisme noir.
Bernard Yslaire débute dans le journal Spirou à l'âge de 16 ans, d'abord avec diverses cartes blanches et récits complets, avant de proposer Bidouille et Violette (1978), première histoire d'amour « mélancomique » de la BD franco-belge. En 1986, associé à Balac pour le premier volume, il entame Sambre, saga-culte romantique saluée par la critique et le public comme l'une des œuvres majeures des années 1980. Sambre, qu'Yslaire développe encore de nos jours avec autant de minutie, a connu trois cycles dérivés, regroupés sous le titre de La Guerre des Sambre avec Jean Bastide, Vincent Mézil et Marc-Antoine Boidin au dessin.
Très productif dès les années 80, Yslaire est à cette époque au générique du Gang Mazda (Dupuis), série où il raconte son quotidien d'atelier, préfigurant la vague de BD autobiographique qui n'interviendra que des années plus tard. Parallèlement, Yslaire cofonde le théâtre d'avant-garde Idéal Standard, publie des dessins de presse dans La Libre Belgique, assure la communication graphique du Théâtre Impopulaire et du Rideau de Bruxelles. Il collabore notamment avec les metteurs en scène Jaco Van Dormael et Didier Roten pour le cinéma, Jacques Neefs et Alain Populaire pour le théâtre et l'architecte Francis Metzger pour des scénographies publiques.
De 1997 à 2000, Yslaire produit et réalise l'un des tout premiers web-feuilletons, avec l'aide de la psychanalyste Laurence Erlich. Ouvertement expérimental, Mémoires du XXe ciel oppose le regard muet d'un ange photographe et les souvenirs d'une vieille psychanalyste sur l'Histoire du siècle dernier. Le récit est adapté en bande dessinée sous le titre de XXe ciel.com, avec deux fins alternatives. Le Ciel au-dessus de Bruxelles (2006-2007) confirmera les interrogations de l'auteur sur l'Histoire et sa médiatisation, tout comme son goût pour le dialogue plastique avec la photographie et le tout-numérique.
En 2009, Yslaire s'associe à l'écrivain Jean-Claude Carrière pour Le Ciel au-dessus du Louvre, évocation d'un tableau inachevé du peintre David. Dans le prolongement du livre, intégralement dessiné sur palette numérique, Yslaire expose au musée du Louvre des « tableaux vidéo-graphiques », où ses esquisses s'auto-dessinent sur des écrans, en temps réel. La scénographie fait le tour du monde, accompagnant une exposition collective.
En 2012, avec Laurence Erlich, il crée et dirige Úropa, magazine numérique pionnier en la matière. Récit mosaïque de politique-fiction sur l'Europe de 2032, composé d'articles, de photos, vidéos et bande dessinée, le projet interroge notre futur dans un mélange d'imaginaire et de réel.
En 2021, Yslaire revient chez Dupuis pour un album-événement chez « Aire libre » : Mademoiselle Baudelaire, où il nous conte l'histoire d'amour contrariée entre le poète Charles Baudelaire et sa maîtresse métisse, Jeanne Duval dite la « Vénus noire ». Superbement dessiné et raconté, cet album a fait l'objet d'un tirage collector dans les 3 volumes des Cahiers Baudelaire.
L'œuvre publiée d'Yslaire s'est déjà vendue à plus d'un million et demi d'exemplaires et a été traduite en plus de dix langues, dont le coréen. Elle a été couronnée d'une quinzaine de prix internationaux et fait l'objet de multiples expositions dans diverses galeries et musées nationaux, dont Paris, Bruxelles, Tokyo, Prague, Séoul, Taïwan, Barcelone, Lausanne... En 2009, le Ministère Français de la Culture l'a nommé chevalier des Arts et des Lettres et, en 2015, élevé au grade d'officier. Depuis 2017, il est président de l'Académie Victor-Rossel de bande dessinée. Et tout cela n'est sans doute qu'un début...