À propos
Né à Frameries le 21 avril 1931, Jacques Stoquart est attiré par la carrière de dessinateur et s'inscrit aux cours d'arts décoratifs de l'Institut Saint-Luc à Mons. Le décès de son père l'oblige à interrompre cette formation et à devancer l'appel militaire pour pouvoir rapidement se consacrer à une profession lucrative. Sitôt démobilisé, il entre dans une firme vendant des duplicateurs, Ronéo, et en devient chef de publicité.
Quatre ans plus tard, il se retrouve directeur du journal scout PLEINS JEUX. Parallèlement, il est chef de troupe scoute et éducateur à mi-temps dans une maison de jeunes des Marolles, où il fera la connaissance de MiTacq.
Georges Troisfontaines sollicite ses talents de publicitaire pour sa société WORLD'S CREATION où il travaille à mi-temps pour poursuivre son travail d'animateur durant l'après-midi auprès de la jeunesse bruxelloise défavorisée.
Il travaille ensuite pour diverses agences de publicité avant de devenir, en 1973, rédacteur publicitaire indépendant.
C'est alors que la bande dessinée va venir sonner à sa porte. Quasi abandonné par Jean-Michel Charlier, de plus en plus débordé par ses projets innombrables, MiTacq se trouve au chômage technique sur la Patrouille des Castors et a été réduit à créer un personnage intérimaire, Stany Derval, pour maintenir son activité.
Après un premier scénario personnel, il a requis l'assistance d'André H. Beckers pour les deux aventures suivantes et souhaiterait s'assurer un nouveau collaborateur. Après beaucoup d'hésitations, Jacques Stoquart accepte de lui écrire Les Galops d'enfer (1973), qu'il a nourri d'un séjour sur les lieux de l'action, en Irlande.
Sa rencontre avec Michel Greg en 1974 va toutefois être essentielle pour sa carrière de scénariste. Pour le journal de TINTIN et ses collaborateurs, il va créer les personnages de Wen et de Rorika pour Eric (Frédéric Delzant), Ivan Zourine pour René Follet et Ramiro pour William Vance. Une telle collaboration chez le concurrent de SPIROU le contraint à se choisir l'ironique pseudonyme "Lemasque" pour ses collaborations parallèles à Stany Derval (plusieurs histoires courtes et le grand récit fantastique des Tombeaux de glace, 1976). Sous ce masque, il écrira également une courte histoire de Natacha pour François Walthéry (Un tour de passe-passe, 1975).
Déçu par l'accueil des lecteurs aux référendums annuels de ces hebdomadaires, Stoquart se replie entièrement vers la publicité. Sur la sollicitation pressante de son ami René Follet, il reviendra toutefois au scénario dix ans plus tard, tentant avec celui-ci une reprise de Jean Valhardi (Un gosse à abattre, 1986), puis l'adaptation des récits policiers consacrés par John Flanders (Jean Ray) à l'adolescent Edmund Bell pour les éditions Claude Lefrancq.
Il collabore aussi à la série Steven Severijn (Stève Séverin, dans sa reprise partielle chez Glénat) que réalise Follet sur commande des Pays-Bas. MiTacq le mobilise pour mettre au net certaines des idées qu'il souhaite développer dans les Castors depuis qu'il en repris la direction totale : cela donnera les très beaux récits de L'Envers du décor, Souvenirs d'El Casino et La Pierre de foudre. Il participera même à l'ultime oeuvre inachevée de ce talentueux ami ( Les Naufragés de la Marie-Jolie). Le décès de ce fidèle compagnon lui a malheureusement ôté le goût d'écrire.
Stoquart a également scénarisé deux biographies de personnages exemplaires pour la dessinatrice Cécile Schmitz (L'Homme de Molokaï, puis Nous n'irons pas à Jérusalem ou la vie d'Ignace de Loyola) et il adapta pour Eric Loutte chez Claude Lefrancq un roman d'Isaac Asimov (Les poisons de Mars).
Même s'il se défend d'être scénariste, il n'en aura pas moins imaginé quelques oeuvres marquantes qui restent des classiques d'une certaine époque de la bande dessinée.