À propos
Jaime Martín est né le 29 juillet 1966 à Hospitalet de Llobregat, près de Barcelone. Dès son plus jeune âge, il décide de devenir peintre ! Mais après s'être longuement absorbé dans la contemplation des classiques réalistes de la peinture - tels que Velázquez - le jeune Jaime se sent attiré par les classiques du neuvième art - tels que Harold Foster. En 1980, il découvre Moebius et les auteurs de Métal Hurlant avant de se passionner pour la BD underground espagnole via le réputé magazine El Víbora (« La vipère », en français). Jaime Martín y dévore les récits de Robert Crumb et de Gilbert Shelton, dont il apprécie la toile de fond contemporaine. Ces auteurs lui tracent un chemin dont il ne déviera plus : Jaime sera dessinateur de BD et abandonne donc les Beaux-Arts afin de voler de ses propres ailes.
Jaime Martín publie ses premiers travaux dans des magazines d'humour pour la jeunesse tels que Bichos et Pulgarcito, mais aussi pour adultes, comme Canibal ou Humor a Tope. En 1987, il réalise un rêve en publiant dans El Víbora, son magazine fétiche, qui propose alors la BD la plus transgressive de son époque. Cette collaboration dure jusqu'à la fin de ce titre mythique, en 2004. Jaime y réalisera des histoires très personnelles, toujours sur fond de critique sociale. Il devient ainsi l'observateur attentif de la jeunesse des années 80, qu'il analyse à travers les yeux de personnages marginaux issus de son quartier barcelonais. Ces histoires ont été publiées en France, Belgique, Italie, Allemagne, Suède, Danemark, Brésil ou encore aux USA.
En 2007, Jaime Martín publie chez Aire Libre l'album Ce que le vent apporte. Lui succède, en 2010, Toute la poussière du chemin sur un scénario de Wander Antunes. En 2013 il entame - toujours pour Aire Libre - une remarquable trilogie familiale. Son premier volet - Les guerres silencieuses, retrace le destin de ses parents sous le franquisme colonial des années 1960. S'ensuit, en 2016, Jamais je n'aurai 20 ans, ou l'histoire de ses grands-parents pendant la guerre d'Espagne. La trilogie se termine en 2020 avec la Movida dans Nous aurons toujours 20 ans. Ces remarquables romans graphiques, précis, pleins d'émotion et servis par un trait à la limpidité stupéfiante, récoltent de nombreux prix et nominations au festival d'Angoulême mais aussi au Salon international de la BD de Barcelone ou encore au Heroes Comic Con de Madrid.
A noter que Jaime Martín a également réalisé divers travaux en tant que designer, storyboarder et illustrateur, notamment pour la presse et la télévision. Il est aussi régulièrement scénariste, character designer et directeur artistique dans le domaine du jeu vidéo.
Longtemps observateur minutieux de sa ville de Barcelone dans le réputé magazine underground El Víbora, Jaime Martín est aujourd'hui un observateur minutieux de son pays à travers l'analyse de sa propre histoire familiale. La trilogie Les guerres silencieuses, Jamais je n'aurai 20 ans et Nous aurons toujours 20 ans, ou Martín dissèque le franquisme ou encore la Movida, constitue tout simplement un sommet d'émotion et d'intelligence dessinée.