À propos
Né à Paris le 17 juin 1973, Matthieu Bonhomme est très attaché à la ville où sa famille est ancrée depuis de nombreuses générations. Il passe pourtant le plus clair de ses vacances en Bretagne, ce qui éveille précocement un amour pour la mer dont il nourrira plus tard quelques albums...
Après un BTS d'Arts appliqués, qui lui donne envie de compléter par la pratique un enseignement théorique parfois décevant, Matthieu Bonhomme, au début des années 90, se cherche un mentor graphique. Il en trouvera deux : Christian Rossi et Jean-Claude Mézières. Deux auteurs confirmés qui, comme Jijé avant eux, pratiquent un compagnonnage permettant au jeune homme de profiter de précieux conseils. C'est également à cette époque que Matthieu rencontre Serge Le Tendre, qui lui fera partager sa longue expérience.
À l'Atelier des Vosges, où il s'installe au début des années 2000 après quelque cinq années de travail solitaire, Matthieu rencontre la plupart de ses futurs meilleurs amis de bande dessinée tels que Christophe Blain, Nicolas de Crécy, Fabien Vehlmann, Gwen de Bonneval... Avec ce dernier, il fondera l'Atelier du Coin, qui verra passer Hubert, Stéphane Oiry ou encore Marie Caillou. Très tôt, Matthieu Bonhomme travaille pour de nombreux magazines tels que Je bouquine, Grain de soleil, D-Lire...
Matthieu publie alors ses premiers albums : L'Âge de raison (Carabas, 2002), un récit coloré et initiatique au temps de cavernes, qui remporte le prix du Meilleur Premier Album au festival d'Angoulême 2003. S'ensuit Le Marquis d'Anaon (Dargaud), concentré d'aventure et d'humanisme scénarisé par Fabien Vehlmann qui leur vaut, en 2002, le prix Saint-Michel de l'avenir. Matthieu Bonhomme rejoint ensuite les Éditions Dupuis, en 2006, avec Gwen de Bonneval pour la trilogie médiévale et magique Messire Guillaume, dont une superbe intégrale noir et blanc paraît en 2009. L'année suivante, Messire Guillaume reçoit le prix Intergénérations au festival d'Angoulême.
Avec l'enthousiasme d'un équipage à l'assaut du Nouveau Monde, les compagnons d'atelier de Matthieu Bonhomme travaillent à cette époque à un nouveau journal de bande dessinée jeunesse : Capsule Cosmique. Ce titre devenu mythique ne connaîtra que vingt numéros. Mais l'on y trouvera des séries remarquées et remarquables, dont Le Voyage d'Esteban, narrant les voyages d'un jeune Indien engagé comme mousse à bord d'un baleinier. D'abord publié en albums chez Milan, Esteban débarque chez Dupuis en 2009 avant d'être prépublié dans le journal Spirou. Esteban, série au ton très personnel, connaît un important succès critique et populaire.
Désireux de s'ouvrir de nouveaux types d'horizon, Matthieu Bonhomme démarre en 2010 une collaboration avec Lewis Trondheim, qui lui écrit l'angoissant et burlesque Omni-visibilis, récit contemporain où un quidam partage tout à coup ce qu'il voit et entend avec le monde entier. Le duo Bonhomme-Trondheim s'attaque ensuite à l'impitoyable western Texas Cowboys, prépublié dans le journal Spirou. Dans ces deux univers diamétralement opposés à celui d'Esteban, Matthieu Bonhomme fait preuve d'une fluidité et d'un esthétisme enthousiasmants.
En 2016, pour les 70 ans de Lucky Luke, Matthieu Bonhomme réalise L'Homme qui tua Lucky Luke (Lucky Comics). Ce one shot, dessiné dans un style semi-réaliste pensé comme un prolongement du travail de Morris et Goscinny, révèle les raisons qui poussèrent le cow-boy solitaire à arrêter de fumer... À nouveau, les succès critique et public sont au rendez-vous. L'Homme qui tua Lucky Luke obtient le prix Saint-Michel en 2016 puis le prix du public Cultura en 2017. Matthieu travaille actuellement à un nouveau Lucky Luke s'annonçant lui aussi incontournable...
Depuis 2018, Matthieu Bonhomme s'est attelé à un nouveau défi : raconter la vie de la princesse Charlotte de Belgique dans Charlotte Impératrice, sur un scénario de Fabien Nury (Il était une fois en France). Cette saga historique très riche en émotions, prévue en 4 tomes chez Dargaud, lui vaut à nouveau les honneurs des lecteurs, des critiques, mais aussi de beaucoup de ses pairs !