À l'occasion de la sortie de "Gosse et son ami Teigne", tome 2 de la série, l'auteur Lucas Méthé se livre sur les dessous de la création de sa série.
Peux-tu nous présenter en quelques lignes les aventures qui attendent Gosse et son ami Taigne ?
Gosse et Taigne approfondissent leur amitié. La guerre est finie. Ils se promènent en Ardèche. Plus tard, ils font un crochet par Lyon. Le père de Taigne ramène sa fraise. Il n'est pas facile à aborder. Tout de suite il sort les couteaux. D'éminents adultes font confiance à Gosse : une importante mission à remplir. Gosse part au quart de tour, comme à son habitude.
Quelles sont tes inspirations ? On associe souvent Gosse à la série emblématique de Fred, Philémon mais aussi à Tom Sawyer ? Es-tu d’accord avec ça ?
Comment ne pas aimer Philémon... Mais je ne sais pas s'il y a tant de Fred que cela qui "infuse" dans Gosse. Du point de vue de la fantaisie et de la tendresse, j'aurais dans l'idée (ou dans l'espoir !) que ça puisse se rapprocher plutôt de "Il y a un sorcier à Champignac", le premier long Spirou de Franquin. Et pourquoi pas du Jojo de Geerts, l'épisode qui se passait à la campagne ?... Pour Tom Sawyer, là, je ne peux pas le nier. Gosse est son cousin. Quel formidable souvenir de lecture d'enfance.
Après tes bandes dessinées chez Actes Sud, pourquoi avoir eu envie d’écrire pour la jeunesse ?
Parce que j'ai eu un enfant, et parce que je me souvenais depuis quelques temps déjà d'à quel point m'avaient frappé certaines lectures d'enfance. On finit par vouloir s'y frotter.
Pourquoi avoir choisi de situer cette histoire entre la Drôme et l’Ardèche ?
Parce que, enfant, je traversais deux fois par jour une passerelle menant à l'un et à l'autre de ces départements. Et certainement on dessine bien ce qu'on connaît bien, ou ce qu'on a un peu oublié mais dont le souvenir revient en dessinant : quel plaisir de voir réapparaître certains étagements de collines, certain bouillonnement de fleuve... J'aimais aussi l'idée d'un décor géographiquement situé avec exactitude, pour faire un récit qui soit par certains aspects tout à fait fantaisiste.
Que réserves-tu à Gosse, Taigne et Floude pour la suite de leurs aventures ?
Finie l'herbe tendre sous les pieds (et Gosse va pieds nus...) Ils vont s'installer dans un "pays de pierres" et tenter d'y mener une vie de bandits. Oui oui.
Tu partages souvent des dessins sur les réseaux sociaux qui montrent les différentes étapes de ton travail, peux-tu nous expliquer comment tu procèdes pour faire des corrections sur tes planches ?
J'ai des notes écrites, que j'essaie de mettre en ordre pour chaque page avant de commencer, avec de vagues croquis, mais parfois l'impatience du dessin est trop grande, et il m'arrive, si un élément de croquis me plaît, de le passer à l'encre aussitôt, même si, par exemple, son emplacement dans la page ou dans la case n'était pas définitif. Je déplace donc ensuite au cutter et au scotch, et je poursuis autour. Beaucoup de rafistolages proviennent ainsi de ce que j'essaie de battre le fer tant qu'il est le plus chaud. Tout est bon pourvu que le résultat soit vivant.
As-tu un message à faire passer à tes lecteurs ?
J'espère qu'il passe un certain quelque chose, moins peut-être dans un message qui serait exprimé littéralement quelque part dans le livre, qu'à travers la vitalité des personnages, leur faculté de respect et d'émerveillement face à certains aspects de la vie qui en effet valent cela. Je ne vois pas tellement Gosse comme un personnage naïf (même s'il peut l'être et se tromper à l'occasion) ; il a plutôt une fraîcheur de regard.
J'ai espoir aussi que quelque chose passe par la vitalité, l'énergie du trait et du dessin ; ou même par les couleurs, que j'ai essayé de faire subtiles. Tout cela a quelque chose à dire, n'est-ce pas ?
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