"Bushido", est une nouvelle série d'aventures humoristique qui nous fait découvrir la mythologie japonaise, son système de castes, son code de valeurs, ses créatures fantastiques, et Yuki, un héros mal parti dans la vie mais dont le courage et l'optimisme vont vaincre tous les obstacles. Rencontre avec le scénariste, Thierry Gloris.

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« Bushido », est une nouvelle série d’aventures humoristique qui nous fait découvrir la mythologie japonaise, son système de castes, son code de valeurs, ses créatures fantastiques, et Yuki, un héros mal parti dans la vie mais dont le courage et l’optimisme vont vaincre tous les obstacles. Rencontre avec le scénariste, Thierry Gloris.

Question toute simple, quand on démarre une nouvelle série : quel en a été le déclic ? Pourquoi le Japon ?

« Bushido » est né avant tout de ma rencontre avec le dessinateur Gorobei*, (auteur d’« Atma » et de « Dofus Monster-Moon », entre autres). On s’est vus lors d’un festival de BD, le courant est passé entre nous. Je me suis dit immédiatement : « Il faut que je travaille avec ce garçon ; on s’entend bien, on a le même genre d’humour un peu bête ! » C’est parti de là. En ce qui concerne le Japon, c’est un pays qui m’a toujours attiré, mais je reconnais que mon approche de cette culture s’est d’abord faite via le manga, à la fois dans les dessins animés télévisés et les bandes dessinées. Je ne pourrais pas prétendre que le Japon est une passion première.

* Gorobei, c’est le nom d’un des sept samouraïs du film de Akira Kurosawa, devenu un classique. Manu Martin adorait ce personnage. Le dessinateur a d’abord choisi ce nom quand il intervenait dans les forums BD ; il a ensuite décidé de l’adopter comme pseudonyme.

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Mais « Bushido » semble quand même assez documenté.

Oui, cette série a nécessité un gros boulot de documentation, mais j’avais déjà fait un album sur le Japon (« Tokyo Home », chez Kana) qui m’avait donné de solides bases, même si ce que j’écris reste toujours accessible au grand public ; je suis loin d’être un spécialiste du Japon, même si je connais un peu le pays car ma soeur y vit depuis déjà quelques années.
Ton scénario, c’est d’abord de l’aventure ; il aurait pu être dessiné dans un style semi-réaliste. Or Gorobei crée un vrai décalage avec son graphisme 100 % humoristique.

Oui, sans doute… Mais franchement, le dessinateur et moi sommes partis sur une base d’histoire qui était la mienne : je voulais travailler sur le Japon, et la BD d’aventure, c’est ce que je sais faire ; il y a un peu d’humour qui est né de ma rencontre avec lui. Mais le décalage dont tu parles, je n’en ai pas du tout pris conscience ! Je suis simplement parti du principe d’un gamin un peu rondouillard (parce que le dessinateur comme moi-même sommes un peu ronds, hé hé ! C’est un petit peu nous, ce personnage !) et ce gamin se confronte à la vie… Je trouve que quand on veut faire de la BD pour la jeunesse, il faut évoquer cette confrontation. Et placer ce gamin dans un univers d’arts martiaux le confronte inévitablement à la dureté de la vie. Pour moi, le concept de la série est venu tout naturellement.

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Dans la mesure où cette série est née de la rencontre avec Gorobei, est-ce que tu as beaucoup discuté avec lui pour élaborer ton scénario ?

En fait, j’ai tendance à tout écrire. Mais je me suis rendu compte que je ne suis pas un scénariste d’humour ; j’aime bien rigoler mais je ne suis pas un gagman. Or sur cette série je savais que je mettais de l’humour parce que j’avais confiance en mon dessinateur, en sa façon de voir la vie ; je savais que ça allait être drôle ! L’interaction avec lui, elle est là ! Parce qu’après, je suis seul auteur du scénario et du découpage, mais il y a aussi plein de petits gags à droite à gauche de mises en situation un peu burlesques, et là, l’apport de Gorobei a été très précieux. Le côté léger et entraînant que peut avoir le récit provient de notre interaction, c’est sûr !

Était-ce difficile d’apporter ta petite pierre à un genre qui a déjà été beaucoup fréquenté par les mangas et le cinéma ?

Ah, c’est une bonne question ! Quand j’ai commencé le projet, je ne me la suis pas posée, mais personnellement, je pratique des arts martiaux, je vis avec cette notion de difficulté de se surpasser, et j’avais envie de la développer dans cette série. L’autre thème de « Bushido », c’est la question des origines, qui m’obsède. Ensuite, les premiers lecteurs du projet m’ont cité des références : « Kung Fu Panda », que j’ai vu avec mes enfants… Mais cela n’a pas été mon influence première. Moi, ma référence, c’est « Karaté Kid », un classique du cinéma d’ados des années 1980 que j’ai vu quand j’étais gamin, et que j’ai revu pendant l’élaboration de l’album. Celle-là, je l’assume complètement ! Dans « Karaté Kid », il y a déjà cette rencontre entre un vieux maître acariâtre et un adolescent… Et dans notre série, Yuki est à la fois un personnage évoluant dans le Japon médiéval et un enfant contemporain. On joue avec ce double aspect, exactement comme Goscinny jouait avec « Astérix », qui représentait à la fois un Gaulois sous Jules César, et un Français moyen des années 1960… Yuki, c’est le même principe !

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En savoir plus : « Yuki », Bushido, tome 1 par Gorobei et Thierry Gloris (Parution : 2 juin 2017)....

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