À l'origine, "Palombie secrète" était le titre d'un chapitre de la grande encyclopédie consacrée au Marsupilami, parue initialement en 1991. C'est aujourd'hui celui d'une des aventures les plus insolites de la série, où l'on découvre que le Marsu a de nombreux cousins... Batem nous explique tout cela !

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À l’origine, « Palombie secrète » était le titre d’un chapitre de la grande encyclopédie consacrée au Marsupilami, parue initialement en 1991. C’est aujourd’hui celui d’une des aventures les plus insolites de la série, où l’on découvre que le Marsu a de nombreux cousins… Batem nous explique tout cela !

C’est le onzième album du Marsupilami que scénarise pour toi Stéphan Colman. Est-ce que vous discutez du thème de chaque album, ou est-ce qu’il te fait à chaque fois une surprise ?

Ce cas-ci est un peu particulier. « Palombie secrète » est le trentième album, cela fait trente ans que je dessine le Marsupilami, je voulais vraiment marquer le coup. J’ai dit à Stéphan : « Il faut vraiment surprendre les lecteurs ! » Or, nous avions déjà eu de vagues conversations, il y a longtemps, sur l’éventualité d’autres marsupilamis dans la jungle, qui seraient différents… Ce ne seraient pas des frères, mais des cousins. Cette idée est revenue sur le tapis, et j’ai dit : « C’est ça qu’il me faut ! » À telle enseigne que quand Stéphan a commencé à écrire le scénario de cet album-ci, il est d’abord parti dans une autre direction. C’est moi qui ai insisté pour qu’on revienne sur l’idée de ces cousins marsus au coeur de l’album.

On croise assez vite un très vieux Marsupilami, le Babahabou… Tu as fait beaucoup de recherches graphiques pour le trouver ?

J’avais déjà dessiné un vieux Marsupilami dans l’album « Baby Prinz », avec une grosse moustache (un peu à la manière du Grand Schtroumpf), un peu plus poilu et un peu plus courbé… Ici, il fallait vraiment faire autre chose. Et comme Stéphan accompagne son découpage de petits croquis, parmi ceux-ci il y en a un qui m’a plu directement. Je suis parti de ce brouillon pour élaborer le Babahabou. En fait, ma façon de procéder est assez simple. Je ne passe pas beaucoup de temps à faire des croquis préparatoires, je préfère avancer dans mes crayonnés sur la planche même. C’est là que je fais mes recherches, quitte à gommer mes cases et à recommencer. Mais je n’encre jamais tout de suite. C’est à force de dessiner des pages et des pages crayonnées que le nouveau personnage prend forme. Quand j’en suis à peu près content, je reviens en arrière et je corrige les premières planches où il apparaît, et j’encre, enfin. Je travaille de la sorte parce que je sais que si je me mets à ma table à dessin avec un carnet de croquis vierge en me disant : « Maintenant je vais trouver le graphisme du Babahabou », je vais perdre mon temps et tourner en rond… Je vais faire semblant de chercher, en réalité ! Ce n’est qu’en essayant de le dessiner sur mes planches dans les différentes attitudes requises par le scénario qu’il va véritablement prendre forme.

On va bientôt découvrir un jeu d’affrontement entre deux tribus, les Kouyonés et les Chahutas, qui rend l’intrigue un peu plus touffue…

C’était le souhait de Stéphan. « Palombie secrète » va développer deux intrigues en parallèle : il y a la découverte de ces familles de « cousins marsupilamis », et il y a ce combat entre les deux tribus… Si nous nous étions contentés de décrire la transhumance des différentes familles vers le lac Harum Bayac pour assister à une cérémonie finale (brièvement annoncée en page 2), l’intrigue aurait manqué de consistance. Stéphan a amené l’idée du duel, qui va sans doute donner matière à un autre album par la suite.

Harum Bayac, c’est un clin d’oeil aux Indiens Arumbayas dans Tintin, je suppose ?

Oui, bien sûr ! Nous avions déjà fait ce clin d’oeil dans « L'Encyclopédie du Marsupilami » ! J’adore dessiner ce genre de décors : la nature, les montagnes, la jungle. Comme tu le sais, je souffre beaucoup plus quand je dois dessiner la ville, les bâtiments, les voitures. Cela dit, je précise toujours à Stéphan : « Surtout, ne me ménage pas, parce qu’il faut que je progresse dans mon dessin. » Mais quand je dois dessiner des séquences urbaines, c’est toujours une petite punition.

Justement, quel est ton principal plaisir de dessinateur sur ce trentième album ?

Ce sont les nouveaux marsupilamis que le lecteur va bientôt découvrir ! Ceux qui m’ont le plus amusé, ce sont les marsupilamis des savanes, qui font montre d’un mimétisme digne des caméléons… J’y ai pris beaucoup de plaisir, en essayant de me renouveler. C’est mon voeu à chaque nouvel album.

En savoir plus : Marsupilami, tome 30 : « Palombie secrète » par Batem et Colman. Parution : 21 avril 2017.