Nous venons d’apprendre le décès de Philippe Tome, une nouvelle qui nous laisse tous tristes et abasourdis. Depuis le début des années 80, la vie des Éditions Dupuis est étroitement liée à la carrière de Philippe. Il laisse un vide irremplaçable dans la famille Dupuis. Encore sous le coup de l’émotion, nous sommes immensément tristes. Nos pensées vont évidemment vers sa maman, Cécile, Zoé, Noam, Bernard. Et vers Janry, son ami de toujours.

Nous venons d’apprendre le décès de Philippe Tome, une nouvelle qui nous laisse tous tristes et abasourdis. Depuis le début des années 80, la vie des Éditions Dupuis est étroitement liée à la carrière de Philippe. Avec Janry, son complice rencontré lors de cours de dessin, il a gravi tous les échelons du métier d’auteur de BD : du cul-de-lampe aux illustrations de rédactionnel, en passant par les décors de « Cubitus » ou de « Robin Dubois ». 

C’est avec « Spirou et Fantasio » qu’il se spécialise dans le scénario, de 1981 à 1998. Toujours avec Janry, il donne naissance au « Petit Spirou » dès 1987. En 1985, il crée les aventures de « Soda » avec Warnant d'abord, puis avec Gazzotti et Dan. Pour Aire Libre, il se lance avec Philippe Berthet dans un roman graphique, Sur la route de Selma, et aux Éditions Dargaud, il scénarise Berceuse Assassine pour Ralph Meyer. Il a collaboré avec beaucoup de ses amis : Darasse, Hardy, Dan, Goffaux…

Il adorait l’émulation, s’entourer de talents, ce qui le poussait à donner le meilleur de lui-même. L’amitié et la confiance étaient des valeurs auxquelles il tenait par-dessus tout. Sa fidélité de travail avec Janry et Stuf, décédé il y a 4 ans, en témoigne.

Né le 24 février 1957 à Bruxelles, Philippe Vandevelde, dit Tome, découvre la bande dessinée à l'âge de cinq ans. Momentanément aveuglé par une opération aux yeux, sa maman lui fait la lecture d'albums qui le marquent profondément comme Le sceptre d'Ottokar et « Les extraordinaires aventures de Corentin Feldoë ». Quelques années plus tard, le jeune garçon se délecte des albums de « Gil Jourdan » de Maurice Tillieux. À l'âge de quatorze ans, il participe au fanzine Buck, puis s'inscrit à des cours du soir de bande dessinée où il fait deux rencontres essentielles : celles de Janry et de Stéphane De Becker, dit Stuf. Appelé au service militaire, Philippe passe quelques mois en Allemagne et, s'inscrivant dans la tradition familiale, signe pour deux ans d'engagement comme officier. Sous les drapeaux, il fait la connaissance d'André Geerts. Les deux hommes sympathisent et cette rencontre achève de convaincre Philippe de devenir professionnel de la bande dessinée. De retour à la vie civile, il retrouve son ami Janry qui est entre-temps devenu l'assistant de Dupa. Le duo reformé va ponctuellement prêter main forte à Turk et De Groot. C'est à ce moment que Philippe opte pour la signature de Tome et que son association avec Janry passe à la vitesse supérieure, lorsqu'ils sont choisis pour reprendre les aventures de « Spirou et Fantasio ». En 1984, paraît leur premier album Virus, qui est très chaleureusement accueilli par les lecteurs. En 1987, Tome, fasciné par la ville de New York, imagine « Soda », une série policière mêlant action et humour. La même année, Tome & Janry imaginent les histoires du « Petit Spirou ». Tout en cultivant son talent pour le gag, Tome développe une veine réaliste et dramatique qui déteint sur leur ultime album de « Spirou et Fantasio », Machine qui rêve.

En 1992, Tome reçoit, avec Janry, trois Alph-Art au Festival International de la bande dessinée d’Angoulême : l’Alph-Art Humour et l’Alph-Art Jeunesse pour le second tome du « Petit Spirou ». Deux ans plus tard, ils reçoivent l’Alph-Art Jeunesse 9-12 ans pour Le Rayon noir, 44e aventure de « Spirou et Fantasio ».

Depuis lors, en compagnie de Janry, Tome poursuivait avec fantaisie son best-seller absolu « Le Petit Spirou ». Ils auront réalisé ensemble plus de trente albums de "Spirou" (petit ou grand), mettant son imagination au service du groom le plus célèbre de la bande dessinée.

Personnage attachant, charmant et déterminé à défendre ses idées, il aimait le débat, il se passionnait pour l’actualité qu’il aimait décortiquer pour mieux la comprendre et l’aborder dans ses créations.

Il y a quelques jours, il passait à la rédaction du journal Spirou, saluant chaleureusement les membres des Éditions Dupuis, s’attardant dans le bureau de l’un, répondant aux questions d’un autre, disponible, ouvert, à l’écoute… et enthousiaste à l’idée de la sortie du prochain « Petit Spirou » et du quatorzième tome de « Soda », avec Dan. 

Il laisse un vide irremplaçable dans la famille Dupuis. Encore sous le coup de l’émotion, nous sommes immensément tristes. Nos pensées vont évidemment vers sa maman, Cécile, Zoé, Noam, Bernard. Et vers Janry, son ami de toujours.